Naïa

Mon choix de cultiver en hydroponie a été motivé par les nombreux avantages de cette culture. Les racines des plantes baignent dans des gouttières où circule une eau chargée en nutriments. Ces racines peuvent puiser les éléments nutritifs nécessaires à leur croissance. Toute l’eau utilisée est une eau de forage, que nous stockons ensuite dans une grande cuve avant d’être distribuée dans le circuit fermé. Cette technique de culture est favorable pour les plantes comme pour nous. Elle permet une économie d’eau de 80% par rapport à un système classique, de minimiser les pathogènes (champignons comme bactéries) qui se trouvent le plus souvent dans la terre, mais également d’améliorer notre confort de travail par la position debout que cela implique.

Dans la serre, je cultive intégralement à la main, en hors sol. Lorsqu’elles sont petites, les plantes sont d’abord plantées dans des supports de culture (de la mousse, que nous réutilisons pour les plantations suivantes) avant d’être repiquées dans l’eau pour que les racines se développent et puisent tous les nutriments nécessaires à leur croissance. Toute la parcelle est cultivée sans aucun traitement, l’idée étant de préserver un maximum la biodiversité, dont les insectes qui font partie intégrante du développement des cultures. L’été, la serre reste ouverte et permet ainsi les allers et retours des abeilles, sphinx papillons et autres insectes qui se font un régal des nectars de fruits et de fleurs. D’ailleurs, cela permet d’utiliser la méthode de lutte biologique intégrée qui se fait naturellement. Les insectes servent alors d’auxiliaires pour défendre les cultures et lutter contre les espèces invasives. Soucieuse de l’environnement et respectueuse de la saisonnalité, la serre est non chauffée. Des panneaux solaires ont également été installés pour être le plus autonome possible.

Au départ, je souhaitais surtout produire des cultures extraordinaires, qu’on ne pourrait trouver nulle part ailleurs… Finalement, je me suis ravisée pour proposer des produits à la fois classiques et originaux afin de satisfaire mes clients restaurateurs. Tomates anciennes, poivrons, aubergines cohabitent dans les gouttières avec les cucamelons (mini-pastèques) et autres variétés originales, pour la plupart des variétés anciennes. Je me suis récemment lancée dans la culture d’agrumes, quelque peu surprenante dans la région mais prometteuse avec la serre ! Citron yuzu, main de bouddha ou encore combava ne sauraient tarder à devenir disponibles.

Dans les serres, les légumes côtoient aussi des fleurs comestibles ! Tagète (citron et classique), oxalis, stevia, bégonia … La star parmi tout cela : le bégonia. Son goût à la fois amer et acide, emblématique du goût des groseilles, lui confère cette particularité qui fait que grand nombre de chefs, cuisiniers ou pâtissiers, l’adorent. Une idée innovante pour twister les plats autrement !

Au niveau des herbes aromatiques, là aussi les variétés originales ont le vent en poupe ! Sauge ananas, coriandre vietnamienne, ciboule de Chine, Shizo bicolore, sauge cassis, ou encore basilic blue spice, la diversité est de mise pour des saveurs délicates pour certaines et puissantes pour d’autres.

Les micro-pousses sont aussi très prisées par les chefs de la région que je livre en direct chaque semaine sur commande. Je cultive entre 20 et 25 variétés de micropousses différentes ! Elles germent avec la chaleur à des allures différentes. Petits pois, hibiscus, basilic, agastache, radis, capucine ou encore oseille sanguine et cédrèle de Chine, toutes mes pousses sont commercialisées vivantes, dans des barquettes. Cela permet alors une meilleure conservation des produits du côté des restaurateurs. Je récupère ensuite les barquettes pour les réutiliser avec d’autres pousses. Je vends également des micropousses aux particuliers qui souhaitent découvrir de nouvelles saveurs. Ces dernières sont aussi un véritable atout santé !